Le chêne : la force, le pouvoir et la longévité (20/03/2025)

Les arbres sont des êtres vivants et à ce titre nous leur devons respect. Le chêne a toujours eu une réputation de roi des forêts. Aller à la rencontre d’un chêne convoque un sentiment de sécurité et de protection. Après une pause à ses côtés, vous vous sentirez plein d’énergie et de confiance. Homme ou femme, il aligne votre partie masculine. Tranquille et déterminé, la présence du chêne développe votre tempérament de battant. Ses racines puissantes permettent d’apprécier la stabilité et de vivre avec constance. Source de grande sagesse, son tronc représente le monde physique. Vous aurez donc besoin de passer du temps en sa présence si vous êtes de type mental ; mental qu’il invite à travailler positivement. Ses racines représentent le lien avec les mondes inférieurs et peuvent développer en vous un côté un peu sauvage, utile si vous pensez avoir besoin de souplesse dans votre vie. Ses branches vous apportent une ouverture plus spirituelle car, de tout temps, elles ont représenté le lien avec les mondes supérieurs, vous incitant à aller de l’avant avec courage. Ainsi, le chêne peut vous aider dans les moments de doute ou de grand changement dans votre vie (nouvelle maison, nouveau travail…).

On m’appelle Tristan, j’ai trois cent ans... (02/03/2025)

 
« On m’appelle Tristan, j’ai trois cent ans et j’ai connu toute la gamme des émotions humaines. Je suis tombé au lever du jour. Une nouvelle vie commence pour moi…
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La voiture s’est arrêtée devant la boite aux lettres. Georges Lannes jaillit d’un bond, pousse le vieux portail gonflé par la pluie, et se précipite vers moi.
- Tristan !
Son appel déchirant résonne parmi les cris de corbeaux et les gloussements de faisans.
C’est n’est pas vrai, non… Ce n’est pas possible !
Son pas ralentit, ses larmes jaillissent, ses genoux touchent le sol. Il étreint mes branches.
- Tristan…
Sa voix n’est plus qu’un sanglot répétant ces deux syllabes en saccade. C’est la mère de ses enfants qui nous avait donné jadis ces noms humains, Tristan et Isolde. Des amoureux de légende qui vivent enfin leur amour dans la mort. Pour l’instant, la référence produit autant d’effet que lorsqu’on m’avait baptisé « Le Tronc de la Sainte Vierge » ou « L’Arbre de la justice ». Quand Georges Lannes prononce « Tristan », je ne vois que moi dans sa voix. Je perçois son état d’esprit, par les vibrations associées au prénom.
Sa femme le rejoint, l’aider à se relever. Il hoquette :
- Pourquoi ? Pourquoi ?
Il y a tant de questions dans ce mot. Pourquoi moi, pourquoi aujourd’hui, pourquoi en son absence, pourquoi de son vivant ?
- Appelle le jardinier, Hélène, on va le redresser, le replanter, on va le sauver…
- On ne peut pas, Georges, calme-toi. Regarde : il n’a plus qu’une racine, le tronc est cassé à la base. Et toutes ses belles branches sont brisées…
[…]
- Viens Georges ne reste pas là. Il fait froid, il faut que tu te reposes…
Il le laisse faire, pantelant, courbé, vieux géant rétréci par le chagrin. Elle l’entraîne dans la chaumière.
Et je reste seul avec ce qu’il éprouve. Sa révolte, son impuissance, sa détresse, son sentiment d’abandon.
Je l’ai laissé tomber.
Didier Van Cauvelaert, Le journal intime d’un arbre.
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Tristan n’a pas poussé au cœur d’une forêt. Il a poussé dans un jardin. Il n’en demeurait pas moins arbre. J’aime la personnification de ce vieux sage racontée par l’auteur. Alors soit, c’est un passage triste de cet ouvrage, le moment ou le propriétaire retrouve son arbre définitivement couché au sol. Mais l’idée qui m’en demeure est que l’arbre est un organisme vivant qui sait nous toucher, avec lequel nous pouvons développer une relation sinon intime, tout au moins sensible, une relation de cœur.
Prenons soin de tous nos arbres, en villes, autour de nos maisons, comme ceux de nos forêts.
Allons à la rencontre de ceux des forêts des rando relax avec cette intention - qui ne se veut ni ésotérique, ni mystique - de rencontre d’espèces vivantes remarquables étirées vers le ciel et profondément enracinés en terre, aux cœurs desquelles circulent avec force, la vie.

Vous êtes pareil à l'arbre... (22/01/2025)

'Vous êtes pareil à l'arbre nu qui plie sous le poids de la neige en hiver. Mais le printemps viendra qui jettera sur vous son manteau de verdure. Alors la vérité déchirera le voile de pleurs qui cache votre rire.'

 

Khalil Gibran, "La voix de l'éternelle sagesse"

"Qu’ai-je à faire dans les bois, si je pense..." (03/01/2025)

 

« Bien sûr, il ne sert à rien de diriger nos pas vers les bois, s’ils ne nous portent pas. Je suis inquiet quand, après avoir parcouru physiquement un mile dans les bois, je ne m’y trouve pas en esprit. Dans ma promenade de l’après-midi, j’oublie volontiers toutes mes préoccupations de la matinée et mes obligations vis-vis de la société. Mais il arrive parfois que je ne puisse me défaire aisément de la ville. La pensée de quelque travail occupera mon esprit, et je ne suis pas où se trouve mon corps : je suis à l’extérieur de mes sens. Au cours de mes balades, je retourne bien volontiers à mes sens. Qu’ai-je à faire dans les bois, si je pense à quelque chose qui se trouve hors d’eux ? »
Henri David Thoreau, De la marche
Henri David Thoreau (1817 – 1906) a vécu deux ans une cabane, au cœur d’une forêt, entre 1845 et 1847. Pendant cette période il marche au moins 4 heures par jour… De la Marche constitue un texte indispensable de l’éveil à soi par la communion avec la nature !
Sans allez jusqu’à s’installer dans une cabane au cœur des bois, allons en forêt, lors des Rando Relax par exemple, et passons quelques moments, dans la détente et la bienveillance, à marcher, à vraiment marcher, peut-être…

Méditer, ici, maintenant (12/11/2024)

Il y a plusieurs ouvrages de Thich Nhat Hanh dans ma bibliothèque. En particulier des livres de courtes méditations. J’aime en publier.

J’ai envie de vous partager les quelques lignes que j’ai lu ce matin. Elles m’ont ramené à cette image de la méditation, à sa mise en ambiance, tout à fait bénéfique, par ailleurs, mais non exclusive, à cette tendance à penser qu’il est nécessaire de se poser dans un espace calme que nous aménageons, avec des coussins, de petites statuettes, des bougies ou tout autre élément qui résonne personnellement, que méditer doit durer un peu pour être bénéfique.  Certes ceci est dans le vrai. Cependant, Thich Nhat Hanh nous rappelle dans le texte suivant, que méditer est un acte qui se réalise, aussi, juste, ici et maintenant, c’est-à-dire, n’importe où et n’importe quand ; finalement méditer peut se faire tout le temps… A méditer… En Respirant…

 

« Vous n’avez pas besoin de ménager un temps pour vous détendre ou vous reposer.

Vous n’avez pas besoin de coussin spécial ni d’équipement de fantaisie.

Vous n’avez pas besoin d’avoir une heure entière devant vous.

En fait, ce moment-ci est un très bon moment pour vous détendre.

Vous êtes sans doute en train d’inspirer et d’expirer en ce moment même. Si vous pouvez fermer les yeux l’espace d’un instant, faites-le. Cela vous aidera à porter votre attention sur le souffle. Votre corps accomplit tellement de tâches en ce moment : votre cœur est en train de battre, vous poumons inspirent l’air, puis l’expirent. Le sang voyage dans vos veines. Sans aucun effort, votre corps travaille tout en étant détendu. »

Crédit photo : © felipe pelaquim - unsplash

Se détendre en pleine conscience, Thich Nhat Hanh, , Pocket, 2020.

La pollution de la planète n’est que le reflet de la pollution psychique intérieure... (15/10/2024)

Eprouvez-vous de l’aversion à faire ce que vous êtes en train de faire ? Votre travail, peut-être. Ou bien une activité à laquelle vous avez accepté de vous livrer, mais qu’une part de vous n’aime pas et que vous repoussez. Entretenez-vous en silences du ressentiment envers un proche ? Réalisez-vous que l’énergie que vous dégagez ainsi est si nuisible, dans ses effets, que vous êtes en réalité en train de vous polluer vous-même ainsi que ceux qui vous entourent ?  Regardez bien en vous ? Y a-t-il la moindre trace de ressentiment, de réticence ? Le cas échéant, examinez tout cela aussi bien sur le plan mental qu’émotionnel. Quelles pensées votre esprit est-il en train de créer au sujet de cette situation ? Puis, remarquez l’émotion, qui est la réaction du corps à ces pensées. Sentez-la bien. Est-elle agréable ou désagréable ? Est-ce une énergie que vous choisiriez vraiment d’abriter en vous ? Avez-vous véritablement le choix ?

Peut-être profite-t-on de vous ? L’activité à laquelle vous vous livrez est peut-être vraiment ennuyeuse. Une personne qui vous est proche est peut-être à coup sûr malhonnête, irritante ou inconsciente. Mais tout cela est sans importance. Que vos pensées et vos émotions concernant cette situation soient justifiées ou non, cela ne fait aucune différence. Une chose est certaine : vous êtes en train de résister à ce qui est et de faire du moment présent un ennemi. Vous êtes en voie de créer votre tourment, un conflit entre l’intérieur et l’extérieur. Vous souillez non seulement votre propre être intérieur et celui de vos proches, mais aussi la psyché humaine collective dont vous êtes indissociable. La pollution de la planète n’est que le reflet de la pollution psychique intérieure, celle de millions d’individus inconscients qui ne prennent pas la responsabilité de leur vie intérieure.

Ou bien vous mettez un terme à tout cela et parlez à la personne concernée en lui faisant ouvertement part de ce que vous ressentez, ou bien vous laissez tomber la négativité que votre mental a créée par rapport à la situation. Cette dernière ne sert à rien d’autre qu’à renforcer un faux sentiment de moi. Il est important d’en reconnaitre la futilité. La négativité n’est jamais la meilleure façon de composer avec une situation. En fait, dans la plupart des cas, elle vous emprisonne davantage et empêche tout changement réel. Tout ce qui est fait est une énergie négative se pare à son tour de cette négativité et se traduit par plus de souffrance et de tourments. En outre, tout état intérieur négatif est contagieux : le malheur se répand plus facilement qu’une maladie physique. Par la loi de la résonance, il déclenche en alimente la négativité qui est latente chez les autres, sauf s’il en sont à l’abri, c’est-à-dire s’ils ont atteint un niveau de conscience élevé. Êtes-vous en train de polluer le monde ou de ramasser les pots cassés ? Vous êtes le seul et unique responsable de votre vie intérieure et vous êtes responsable de la planète. Il en va de l’extérieur comme de l’intérieur. Si les humains se débarrassent de leur pollution intérieure, ils cesseront également de polluer le monde.

 

Crédit photo : © moritz knoringer - unsplash

Le pouvoir du moment présent, Eckhart Tolle, Édition J’ai Lu, Paris, 2010, p. 94-95

 

Le chevalier à l'armure rouillée (2/2) : je ne veux pas rester seul ici... (05/10/2024)

Tout d’un coup il fut surpris par le son d’une voix familière derrière lui.

« Bonjour, Chevalier. »

Ce dernier se retourna et, stupéfait, vit le roi s’approcher de lui depuis l’autre bout de la pièce.

« Sire ! Dit-il le souffle coupé. Je ne vous avais pas vu. Que faites-vous ici ?

- La même chose que toi, Chevalier, je cherche la porte. »

Le Chevalier regarda de nouveau autour de lui. « Je n’en vois aucun.

- On ne peut par voir tant qu’on n’a pas compris, dit le roi. Quand tu auras compris ce qu’il y a dans cette pièce, tu verras la porte menant à la suivante.

- J’espère vraiment qu’il en est ainsi, dit le chevalier. Je suis surpris de vous voir ici. On m’avait dit que vous étiez parti en croisade

- C’est le mot que j’emploie chaque fois que je pars sur le chemin de la vérité, explique le roi. Mes sujets comprennent mieux. »

Le chevalier le regarda d’un air intrigué.

« Tous les gens savent ce qu’est une croisade, dit le roi, mais très peu savent ce qu’est la vérité.

- C’est exact, reconnut le chevalier. Je ne serais d’ailleurs pas sur ce chemin si je n’étais pas prisonnier de cette armure.

- Nous sommes presque tous prisonniers d’une armure, déclara le roi.

- Que voulez-vous dire, Sire ? demanda le chevalier.

- Nous dressons des barrières pour protéger ce que nous pensons être. Puis, un jour, nous nous retrouvons coincés derrière ces barrières et n’arrivons plus à en sortir.

- Je n’aurais jamais cru que vous puissiez être coincé, Sire. Vous êtes si sage », dit le chevalier.

Le roi lui sourit d’un air désabusé. « J’ai suffisamment de sagesse pour me rendre compte que je suis coincé et revenir ici en apprendre davantage sur moi-même. »

Le chevalier, croyant que le roi lui montrerait le chemin, reprenait courage. « Dites-moi, Sire, dit-il en rougissant, nous pourrions peut-être traverser le château ensemble ? Ainsi, nous serions moins seuls. »

Le roi secoua la tête. « J’ai déjà essayé. Il est que vrai que mes compagnons et moi nous nous sentions moins seuls, puisque nous parlions sans arrêt ; mais quand on parle, on n’arrive pas à trouver la sortie de cette pièce.

- Peut-être pourrions-nous simplement marcher ensemble, sans parler », suggéra le chevalier.

Il n’avait pas très envie d’erre tout seul dans le Château du Silence.

Le roi secoua à nouveau la tête, plus vigoureusement cette fois. « J’ai aussi essayé. Le vide était moins pénible, mais je ne voyais pas non plus la porte ».

Le chevalier protesta. « Mais si nous ne parlions pas…

- Être silencieux vaut mieux que de ne pas parler, dit le roi. Je me suis rendu compte que quand j’étais avec quelqu’un, je ne montrais que ma plus belle image. Je ne laissais pas tomber mes barrières et ne permettais ni à moi-même, ni à l’autre, de voir ce que j’essayais de cacher.

- Je ne saisis pas très bien, dit le chevalier

- Cela viendra, dit le roi, lorsque tu seras resté suffisamment longtemps ici. Il faut être seul pour déposer son armure. »

Le chevalier était désespéré. « Je ne veux pas rester seul ici ! ». s’exclama-t-il en frappant énergiquement le sol de son pied, qu’il posa par inadvertance sur le gros orteil du roi.

Celui-ci, hurlant de douleur, claudiqua à travers la pièce. Le chevalier fut horrifié. Déjà le forgeron, maintenant le roi ! « Je suis désolé, Sire », dit-il en guise d’excuse.

Le roi caressait doucement son gros orteil. « Oh, ce n’est rien. Cette armure te fait plus de mal qu’elle ne m’en fait. » Puis, en se redressant, il regarda le chevalier d’un air entendu. « Je comprends que tu n’aies pas envie de rester seul dans ce château. Moi non plus je n’en avais pas envie la première fois que je suis venu, mais maintenant je sais que ce qu’on doit faire ici, on doit le faire seul. »

Sur ces mots, il traversa la pièce en boitant, puis ajouta : « Il faut que je m’en aille maintenant ».

Perplexe, le chevalier lui demanda : « Où allez-vous ? La porte est là.

- Cette porte n’est qu’une entrée. Celle qui te permet de passer dans la pièce suivante est sur le mur d’en face. J’avais fini par la voir juste au moment où tu es entré, dit le roi.

- Que voulez-vous dire par j’avais fini par la voir ? Vous oubliez donc, d’une fois à l’autre, où elle se situe ? » demanda le chevalier, tout en se posant des questions. Pourquoi le roi se compliquait-il la vie à revenir sans cesse dans ce château ?

« On n’a jamais fini de parcourir le Chemin de la Vérité. Chaque fois que je viens ici, je découvre de nouvelles portes, au fur et à mesure que je comprends de nouvelles choses. » Le roi lui fit un signe de la main.

« Sois bon avec toi-même ami.

- Attendez ! S’il vous plaît ! » appela le chevalier.

Le roi tourna la tête pour le regarder avec compassion.

« Oui ? »

Le chevalier savait qu’il ne pourrait infléchir la décision du roi. « Y-a-t-il un conseil que vous puissiez me donner avant de partir ? »

Le roi réfléchit un instant, puis répondit : « C’est là un nouveau genre de croisade pour toi, cher Chevalier, une croisade qui demande davantage de courage que toutes les autres batailles que tu as livrées jusque-là. Si tu trouves la force de rester pour accomplir ce que tu dois faire ici, ce sera ta plus grande victoire. »

Là-dessus, le roi se retourna, tendit la main comme pour ouvrir une porte, puis s’effaça dans le mur, laissant le chevalier qui n’en croyait pas ses yeux.

Le chevalier se précipita à sa suite, espérant que de près il distinguerait lui aussi la porte. Comme il ne trouva qu’un mur apparemment bien solide, il entreprit le tour de la pièce. Tout ce qu’il entendait était le bruit de son armure résonnant à travers le château.

Au bout d’un moment, il se sentit plus déprimé qu’il ne l’avait jamais été dans sa vie. Pour se remonter le moral, il se mit à chanter des chants guerriers stimulants : « Je viendrai te chercher pour une croisade, chérie » et « Je suis chez moi partout où je suspends mon heaume ». Il les chanta et les rechanta.

Sa voix finit par se fatiguer, le silence couvrit sont chant et l’enveloppa d’un calme absolu, accablant. Au bout d’un moment, le chevalier dut s’avouer franchement une chose qu’il ignorait jusque-là : il avait peur de la solitude.

Il aperçut alors une porte dans le mur d’en face…

Crédit photo : unsplash©malte-schmidt

Le chevalier à l’armure rouillée, Robert Fisher, Ambre Edition pour la première version française, 2006, Suisse, p.60-67

Le chevalier à l'armure rouillée (1/2) : on ne peut pas courir et apprendre en même temps... (28/09/2024)

« Après des mois de vaine quête, le chevalier était plutôt découragé. Il n’avait toujours pas trouvé Merlin, bien qu’il eût parcouru de nombreuses lieues. Ce qui le gênait encore plus, c’est qu’il ne savait même pas à quelle distance correspondait une lieue.

Ce matin, il se réveilla plus faible que d’habitude et un peu bizarre.  Ce fut ce matin-là qu’il trouva Merlin. Le chevalier reconnut le magicien au premier coup d’œil. Il était assis sous un arbre, vêtu d’une longue robe blanche, entouré par les animaux de la forêt ; des oiseaux étaient perchés sur ses épaules et ses bras.

Vexé, le chevalier secoua la tête de gauche à droite, ce qui fit grincer son armure. « Comment tous ces animaux ont-ils pu trouver Merlin si facilement, alors que j’ai eu tant de mal ? »

Péniblement il descendit de son cheval.

« Je vous cherchais, dit-il au magicien. Je suis perdu depuis des mois

- Pas des mois toute ta vie », corrigea Merlin, qui croqua un bout de carotte puis en donna un morceau au lièvre le plus proche.

Le chevalier se raidit. « Je n’ai pas fait tout ce chemin pour être insulté.

-Peut-être as toujours pris la vérité pour un insulte ? », dit Merlin, en partageant le reste de la carotte avec d’autres animaux.

Le chevalier n’apprécia pas beaucoup non plus cette remarque, mais il était trop affaibli par la faim et la soif pour s’en aller. Il préféra donc laisser choir sur l’herbe son corps bardé de métal. Merlin le regarda avec compassion.

« Tu as beaucoup de chance, commenta-t-il. Tu es trop faible pour t’enfuir.

- Que voulez-vous dire par là ? »

Merlin en guise de réponse, sourit. « On ne peut pas courir et apprendre en même temps. Il faut rester au même endroit un certain temps.

- Je resterai ici le temps d’apprendre à sortir de cette armure, dit le chevalier.

- Lorsque tu auras appris cela, affirma Merlin, tu n’auras plus jamais besoin de monter sur ton cheval pour galoper dans toutes les directions. »

Le chevalier était trop fatigué pour lui poser des questions sur ce qu’il venait d’entendre. D’une certaine façon il se sentit réconforté et s’endormit rapidement.

 

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Le chevalier à l’armure rouillée, Robert Fisher, Ambre Edition pour la première version française, 2006, Suisse, p.24-26

Créez-vous de profondes racines (20/09/2024)

"La clé, c’est d’être en contact permanent avec votre corps subtil, de le sentir en tout temps. Ceci approfondira et transformera rapidement votre vie. Plus vous diriger votre conscience sur le corps énergétique, plus la fréquence de ses vibrations s’amplifie, un peu comme augmente l’intensité lumineuse d’une ampoule quand vous tournez le rhéostat… À ce niveau vibratoire plus élevé, la négativité ne peut plus vous perturber et vous tender naturellement à vous attirer des situations nouvelles qui reflètent cette fréquence vibratoire.

Si vous maintenez le plus possible votre attention sur votre corps énergétique, vous serez ancré dans le présent et ne vous égarerez ni dans le monde extérieur ni dans le mental. Les pensées et les émotions, les peurs et les désirs, seront dans une certaine mesure encore présente, mais, du moins, ils ne prendront pas le dessus.

Veuillez s’il vous plaît observer ce vers quoi est dirigée votre attention en ce moment. Vous êtes en train de m’écouter ou de me lire. C’est le point de mire de votre attention. Vous avez aussi une conscience périphérique du lieu où vous vous trouvez, des personnes qui vous entourent, etc. Il se peut en outre qu’une certaine activité mentale se joue autour de ce que vous entendez ou lisez, que votre mental émette des commentaires. Il n’est cependant pas nécessaire que rien de ceci retienne toute votre attention. Voyez si vous pouvez en même temps mettre être en contact avec votre corps subtil. Maintenez une partie de votre attention vers l’intérieur. Ne la laissez pas se tourner entièrement vers l’extérieur. Sentez votre corps entier de l’intérieur, comme un seul et unique champ énergétique. Comme si vous écoutiez ou lisiez avec tout votre corps. Exercez-vous à cela au cours des jours et des semaines à venir. N’accordez pas la totalité de votre attention au mental et au monde extérieur. Concentrez-vous sur ce que vous faites, bien sûr, mais sentez en même temps votre corps énergétique aussi souvent que possible. Restez en contact avec vos racines intérieures. Surveillez ensuite comment ceci modifie l’état de votre conscience et la qualité de ce que vous faites.

Chaque fois que vous devez attendre, peu importe où, utiliser ce temps-là. De cette façon, les embouteillages et les files d’attente deviennent très agréable. Au lieu de vous projeter mentalement loin du présent enfoncez-vous plus profondément dans le présent en occupant davantage votre corps.

L’observation du corps énergétique deviendra un art, une manière totalement nouvelle de vivre, un état de rapport intime et permanent avec l’Etre. Cette observation donnera à votre vie une profondeur que vous n’aurez jamais connu auparavant.

Lorsque vous êtes bien ancré dans votre corps, il est facile de rester présent pour observer votre mental. Peu importe ce qui se passe à l’extérieur, rien ne peut plus vous déranger.

À moins de rester présent – et habiter son corps est toujours un aspect essentiel à la présence -, vous continuerez à vous faire mener par le mental. Le scénario que vous avez appris il y a bien longtemps, c’est-à-dire le conditionnement de votre mental, dictera vos pensées et vos comportements. Vous en serez peut-être libéré pendant de brefs moments, mais rarement pour très longtemps. Et ceci est particulièrement vrai quand quelque chose va de travers, que vous subissez une perte quelconque ou êtes bouleversé. Votre conditionnement active une réaction involontaire, automatique et prévisible alimenté par l’unique émotion fondamentale sous-jacente à l’état de conscience identifié au mental : la peur.

En définitive, quand de tels défis se présentent - et ils ne manquent pas de le faire -, prenez l’habitude de revenir immédiatement à l’intérieur et de vous concentrer autant que vous le pouvez sur votre corps énergétique. Cela n’a pas besoin d’être long, juste quelques secondes. Mais vous devez le faire dès l’instant où le défi se présente. Tout délai fait surgir une réaction mentale et émotionnelle qui prend possession de vous. Lorsque votre attention est dirigée vers l’intérieur, que vous sentez votre corps énergétique et désengager votre attention du mental, vous retrouvez immédiatement le calme et la présence. Si la situation exige une réaction, celle-ci émanera d’une source plus profonde. Tout comme le soleil brille infiniment plus que la flamme d’une bougie, il y a infiniment plus d’intelligence dans l’Etre que dans votre tête.

Aussi longtemps que vous êtes consciemment en contact avec votre corps énergétique, vous êtes comme l’arbre profondément enraciné dans la terre ou tel le bâtiment qui repose sur de solides et profondes fondations. Cette métaphore est employée par Jésus dans la parabole des deux hommes construisant une maison, parabole en général mal comprise. Le premier bâtit sa maison dans le sable, sans fondation, et celle-ci est emportée quand la tempête et l’inondation qui surviennent. Quant à l’autre, il creuse profondément jusqu’au roc, puis érige sa maison qui, cette fois, ne sera pas emportée par l’inondation."

 

Eckhart Tollé, Le pouvoir de l’instant présent, guide d’éveil spirituel, édition J’ai lu, Paris, 2021, 253 p. Pages 133-135.

Notre peur la plus profonde (07/09/2024)

Le 10 mai 1994, Nelson Mandela, héros national de la lutte contre l’apartheid et premier président noir de l’histoire de l’Afrique du Sud, prononçait son discours d’investiture historique devant 60.000 personnes.

Il a repris les écrits de Marianne Williamson :

″Notre peur la plus profonde …

n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur,

Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites.

C’est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus.

Nous nous posons la question…
Qui suis-je, moi, pour être brillant,
radieux, talentueux et merveilleux ?

En fait, qui êtes-vous pour ne pas l’être ?
Vous êtes un enfant du divin.

Vous restreindre, vivre petit,
ne rend pas service au monde.

L’illumination n’est pas de vous rétrécir
pour éviter d’insécuriser les autres.

Nous sommes tous appelés à briller, comme les enfants le font.

Nous sommes nés pour rendre manifeste
la gloire du divin qui est en nous.

Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus,
elle est en chacun de nous,

Et, au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière,
nous donnons inconsciemment aux autres
la permission de faire de même.

En nous libérant de notre propre peur,
notre puissance libère automatiquement les autres.″